Qu’est-ce qu’un MVP ?

Le produit minimum viable a pour but de ne développer que les fonctionnalités essentielles d’un produit ou d’un service avant d’être à la disposition du public. Très utilisé dans le Growth Hacking ou le développement de logiciel, il permet de tester une idée, voire de commencer à générer des revenus, en même temps que ses créateurs développent de nouvelles fonctionnalités. Il s’agit d’une logique d’amélioration continue.

Exemple de Facebook :
Le site permettait d’abord à ses utilisateurs, des étudiants, de mieux partager leurs informations (entendons par là leurs photos). Il est ouvert à un cercle très restreint d’utilisateurs (intranet). Peu à peu, il s’ouvre aux scolaires, à quelques entreprises, (toujours en interne) avant d’être déployé pour tous. Au fur et à mesure des années, le produit s’est développé : demande d’ami, likes et autres réactions, ajout de Facebook Connect, intégration de nouveaux formats (gif, vidéo…) possibilité de montrer à ses contacts que l’on va bien lorsque l’on est dans une zone à risque, story, régie publicitaire, etc.

Build, Measure, Learn : les piliers du développement d’un MVP

Le développement d’un MVP est en phase avec les méthodes de gestion de projet LEAN et AGILE (basée sur l’expérimentation), dans le sens où l’on multiplie les itérations. Après chacune d’entre elles, le produit, site internet ou service, sort enrichi d’une ou plusieurs fonctionnalités. Il peut cependant être déployé sur des projets gérés de façon traditionnelle (découpage du projet en phase).

Chaque phase / itération commence par une idée qu’on va ensuite développer. Après des tests visant à vérifier que le nouvel ensemble est fonctionnel, on va le publier et récolter les retours des utilisateurs. Enfin, sur base de ce retour, on va valider si le produit garde la bonne direction et réfléchir aux prochaines étapes du développement (enrichissement d’une fonctionnalité existante, développement d’une nouvelle fonctionnalité). L’analyse passée, on va recommencer à développer, et ainsi de suite…

Le projet, même dans sa forme la plus aboutie, reste perfectible.

Quels sont les avantages ?

La réalisation d’un MVP a de nombreux avantages, parmi lesquels :

• La validation rapide de son idée / concept. Avec un MVP, on pourra mesurer les retours de ses utilisateurs et vérifier que le besoin qu’on a identifié n’est pas fantasmé. On minimise donc les risques et on peut attirer des investisseurs potentiels (par exemple pour une start-up).
• Un « time-to-market » court. Le produit étant rapidement mis sur le marché et utilisé, on peut commencer à générer rapidement des ventes et donc enrichir son capital pour la suite.
• La satisfaction du client est réellement au cœur de la démarche. Derrière chaque itération, il y a une phase d’écoute des remontées de commentaires, de génération de feedback et de mesure. Le but est de développer ce dont le client final a besoin via le principe d’une co-construction. Vous bâtirez ainsi une communauté d’utilisateurs fidèles car ils se sentiront écoutés.

Existe-t-il une recette magique pour réussir son MVP ?

Comme bien souvent, il n’existe pas de recette magique à appliquer pour que cela fonctionne à coup sûr.

Quelques points d’attention, du bon sens et un esprit d’analyse et d’expérimentation aigu peuvent cependant vous éviter l’écueil d’un MVP raté :

• Comprendre sa cible et ses besoins reste le nerf de la guerre. Cela doit être fait en amont du projet, tout comme l’amorce de la création de sa communauté (penser à son storytelling).
• Réfléchir au besoin auquel votre MVP va répondre et analyser minutieusement son marché et sa concurrence.
• Développer la fonction principale de son produit en premier (cœur du produit = besoin le plus critique). Avant de développer cette partie, ne pas hésiter à lister les fonctionnalités connues du projet et à les phaser. Si lors des itérations suivantes, des besoins utilisateurs sont remontés, réconcilier le plan de développement avec ses feedbacks.
• Écouter ses utilisateurs et tenir compte de leurs commentaires lors des itérations futures.
• Développer sa stratégie marketing. Même si celle-ci évoluera en fonction des itérations, des bases solides doivent être posées : création d’une landing-page avec un formulaire, référencement, ouverture de comptes sur les réseaux sociaux les plus pertinents, développement d’une newsletter, d’un blog, déblocage de budget pour des publications sponsorisées, etc.

Vous l’aurez compris, préparation et patience seront vos meilleurs alliés pour trouver le bon timing, en respectant votre budget.

LE MVP est-il adapté à mon projet ?

Le MVP est particulièrement adapté dans un contexte d’innovation. Si vous souhaitez arriver sur le marché avec quelque chose qui existe déjà, sans réelle nouveauté, il n’est pas conseillé de publier une version light. Cela ne paraitra pas sérieux.

De plus, sortir rapidement une version minimale de son produit ne veut pas dire se précipiter. Comme pour tout produit et service, sa création nécessite réflexion et recherches. Le MVP ne vous dispense pas de bien définir votre stratégie.

Enfin, il faut soigner son MVP et ne surtout pas donner l’impression qu’il est inachevé. Votre version light doit être une version qui fonctionne parfaitement et donne entière satisfaction. Il en va aussi de votre image de marque.